Dans ce deuxième épisode de la série décrivant la pédagogie d'Irvin, nous approfondissons sa philosophie fondamentale : le sens de l’existence est le principal moteur pédagogique pour accompagner les jeunes. Cette approche est particulièrement pertinente dans un contexte où la situation de la jeunesse française est alarmante et en constante dégradation.
Etat des lieux : une situation particulièrement grave
La situation de la santé mentale de la jeunesse française est alarmante et s'est considérablement dégradée ces dernières années. En 2024, 23% des jeunes déclarent avoir déjà eu des pensées suicidaires, soit presque un jeune sur quatre
Chez les jeunes adultes (18-24 ans), ce taux atteint 13%, contre seulement 3,3% en 2014
La dépression touche également une grande partie de cette population : près d'un jeune sur deux âgé de 11 à 24 ans a vécu un épisode dépressif d'au moins deux semaines
Les symptômes anxio-dépressifs sévères ont plus que doublé chez les jeunes de 17 ans, passant de 4,5% en 2017 à 9,5% en 2022
56% des moins de 25 ans sont en état de détresse psychologique
Voir :
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement français a décidé de faire de la santé mentale la Grande cause nationale pour l'année 2025
Un traitement des causes plutôt que des symptômes
Aujourd’hui, les solutions proposées se concentrent principalement sur le traitement des symptômes et des conséquences. On intervient souvent trop tard, lorsque les jeunes présentent des symptômes graves. Or, il est essentiel de travailler sur la prévention et de rechercher les causes profondes. Ces causes, bien que multiples, partagent des éléments essentiels identifiables.
L’un des rôles majeurs d’Irvin est de proposer une solution aux jeunes, avec une mission essentielle : soigner l’équilibre psychologique et spirituel de la jeunesse. Pour cela, Irvin s’appuie sur la logothérapie développée par Viktor Frankl dans la seconde moitié du XXe siècle.
La logothérapie : Une science du sens
La logothérapie repose sur un principe fondamental : le sens de l’existence est le moteur de la vie. Selon Viktor Frankl :
De nombreuses névroses sont noogènes, c’est-à-dire qu’elles ont une origine spirituelle plutôt que physique.
La frustration et la souffrance proviennent souvent de l’absence de but dans l’existence.
Frankl a développé cette discipline après avoir survécu aux camps de concentration nazis, où il
a pu constater, dans des conditions extrêmes, que même la survie dépend de l’espérance liée au sens de la vie. À l’inverse, l’absence de raison de vivre engendre des névroses, des dépressions et de l’anxiété.
Bien que cela ne soit pas la seule cause des troubles chez les jeunes, Irvin considère que pour une majorité d’entre eux, l’absence de sens de l’existence est une cause majeure de détresse psychologique.
Les conséquences d’une absence de sens
Les répercussions de cette absence de sens sont multiples :
Troubles psychologiques : dépressions, pensées suicidaires.
Anxiété, angoisses :
Eco anxiété, aggravée par un climat médiatique anxiogène.
Surmédiatisation de conflits ou événements qui ne menacent pourtant pas directement la jeunesse.
Radicalisation :
Les jeunes, en quête de sens, se tournent parfois vers des idéologies violentes ou
exclusives : politiques, écologiques, religieuses...
Délinquance, comportements violents et incivilités :
Repli sur soi, rejet de l’autre, hausse des violences dans la rue ou à l’école.
Traffic, phénomènes de bandes
Addictions :
Drogue, alcool, écrans, pornographie.
L’approche Irvin : Une pédagogie fondée sur quatre piliers
Pour répondre à ces problématiques, Irvin propose une pédagogie basée sur quatre piliers fondamentaux :
1. La relation au vivant
Les études scientifiques montrent que la relation au vivant apaise et réduit le stress.
La reconnexion avec la nature est au cœur des stages Irvin, qui incluent :
Immersion en pleine nature : bivouacs, marches, observation des écosystèmes.
Activités pratiques : permaculture, travail de la terre, étude des héritages ancestraux (haies, chemins creux, murets de pierre, calvaires).
La nature est perçue comme notre « maison commune » (oikos en grec ancien). Cette immersion permet également de développer un sens du bien commun et de réfléchir à ce que nous héritons et transmettons.
2. La force du groupe
Les jeunes participent à des activités collectives exigeantes hors de leur zone de confort, comme :
La vie en bivouac, parfois dans des conditions climatiques difficiles.
Les marches et efforts physiques collectifs. Ces expériences favorisent la camaraderie et l’altruisme.
Le respect d’un code d’honneur, ciment du groupe, basé sur des valeurs communes, développe la confiance en l’autre : « L’honneur engendre la confiance, qui permet de bâtir l’avenir ensemble »
3. L’action
L’action permet de se concentrer sur le réel et le présent, et soigne les anxiétés. Elle est essentielle pour construire un avenir commun. Elle repose sur des réalisations concrètes au service du bien commun, pour redonner la fierté du travail manuel et la joie de travailler ensemble.
4. La positivité
L’approche Irvin privilégie une attitude constructive :
Concentration sur le beau, le bien, et le possible.
Rejet de la critique stérile : toute critique doit être accompagnée de propositions concrètes.
Conclusion
L’objectif principal d’Irvin est de travailler en amont sur l’équilibre psychologique et spirituel des jeunes. En leur redonnant un sens à l’existence, cette pédagogie leur offre une espérance dans un avenir collectif, basé sur des valeurs positives et en lien avec le vivant.
Les résultats observés démontrent l’efficacité de cette approche, confirmant que la majorité des jeunes souffrent de névroses noogènes. Grâce à Irvin, ces jeunes retrouvent une raison de vivre et des perspectives pour l’avenir.
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